Segolen

Rallye Nostalgie N°21 : SEGOLEN

21ème spéciale de Rallye Nostalgie avec SEGOLEN :

Avec près de 400 courses automobiles effectuées sur les plus grands circuits de la planète, le pilote breton Segolen, nommé le Finlandais breton, est l’un des doyens – avec Jean-Claude Andruet – de la course rallye en France…
« La vraie course, c’est le rallye… C’est le plus dangereux. On se bat contre soi-même, contre le chrono, la nature de la route, les éléments… En rallye, le pilote est forcément soumis à des conditions spéciales, parfois même extrêmes… » lance d’emblée Ségolen, de son vrai nom André Gahinet, pilote morbihannais – souvent nommé le Finlandais breton – ayant a son actif plus de 400 participations dans des courses prestigieuses . Tour de Corse, Tour d’Italie, RAC de Grande-Bretagne, Côtes d’Ivoire, Rallye du Portugal, 24h de Spa, 24h du Castelet, 24h du Mans – (sept fois sur Porche dont une fois vainqueur en1976,12è au scratch et 1er en Grand tourisme devant les voitures d’usine. Il fut aussi le premier Breton à faire les 24 heures du Mans)-, International Speedway à Daytona en Floride (USA)… Segolen porte ses 76 ans avec satisfaction, toujours prêt à s’installer au volant d’un véhicule de sport : R12 Gordini, Visa (pilote officiel Citroën Rennes), Alpine, Audi, Opel voire Porche…

« Je te déshérite… »

Début octobre, il effectuera d’ailleurs son unième Tour de Corse, à bord de sa Visa de compétition, exposée à Saint-Jean-Brévelay, samedi 23 septembre, dans le cadre de la virade de l’espoir.
Originaire de Locoal-Mendon, né le 12/10/1942 Segolen se singularise dès son enfance par le choix de ses activités sportives… Alors que ses camarades pratiquent le football ou des sports en vogue, lui s’adonne à l’escrime, à la navigation etc. Son père, ostréiculteur s’interroge quant à ce fils quelque peu hors normes qui, son permis de conduire en poche souhaite faire des courses automobiles. « Si tu fais des rallyes, je te déshérite m’a dit mon père…  »
Un peu plus tard, dans un amphithéatre de la Fac de médecine (il a ensuite exercé une carrière de médecin anesthésiste-réanimateur) sa voisine lui fait part de la naissance de sa petite nièce, nommée Ségolene.
« J’ai tout de suite pensé à prendre ce prénom -mais au masculin : Segolen – comme pseudonyme. C’est ainsi que je suis devenu, Segolen, pilote de course… sans que mon père ne s’en doute de trop, ni mes professeurs et par la suite mes futurs collègues ! »

Anesthésiste et ostréiculteur

Segolen se lance dans la course automobile en 1962 sur Dauphine Gordini puis Dauphine 1093, Alpine, R12 Gordini… En 1977, il achète une Porche, la première d’une longue série de véhicules portant leurs 350CV. Dès 1970, Segolen se consacre également aux épreuves sur circuit, dont une première participation aux 24 heures du Mans, en 1975. Parallèlement à ses activités sportives, le jeune homme partage son temps en la médecine (anesthésiste-réanimateur) et l’ostréiculture… « J’étais certainement l’un des seuls ostréiculteurs à exercer la fonction d’anesthésiste, » souligne-t-il en plaisantant…

« Pas pour le fric… »

Reconnu aussi bien en circuit qu’en rallye, le pilote morbihannais bénéficie d’un véritable soutien de la part de ses amis, toujours fidèles aux rendez-vous du calendrier sportif… Gérard d’Aboville comme navigateur mais également sur le plan technique, Joseph Busnel dit Monsieur Joseph, Guy Lorendel : La rondelle ou encore Jean-Claude Tanguy nommé La soupape…
Tous forment une équipe soudée, toujours prête à en découdre sur terre comme sur asphalte, « plus pour l’amitié que pour viser le fric ! » Dans les années 1970, Segolen se voit proposer un poste de pilote d’usine, pour faire le pendant de Bernard Darniche… mais finalement, il demeure médecin.

« Pas des Playstation ! »

« La course automobile a été ma plus grande passion mais jamais, je n’ai mis la famille en danger pour ce loisir, » explique Segolen, encouragé par son épouse Jocelyne, professeur de français et ses enfants. Aujourd’hui, à 76 ans, le pilote évoque la possibilité de raccrocher, tout en déclarant… « La course, à mon âge, c’est une question de survie… » sachant qu’il possède encore quelques beaux bolides, entretenus et préparés par Cédric Chapron de Breizh Motorsport. « De vrais véhicules de course, de l’ancienne génération… Des véhicules que l’on pilote aux fesses et à l’oreille… pas des Playstation de maintenant, » conclut Segolen, par ailleurs navigateur confirmé et pilote d’avion. Un Monsieur quoi…

La Gazette du Centre Morbihan

 

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